J’hésite…

En musique certes mais…

J’hésite…
Fermer cet espace?
Écrire les mots qui me venaient depuis mon accident de dimanche dernier? Raconter mon amnésie, puis la prise de conscience de l’éphémère? Le fait que je sais que je pourrais ne plus être là aujourd’hui? L’ironie de cette prière pour que le quotidien cesse et la façon brutale dont il a été coupé lorsque le cheval est tombé? La chance d’être entière à quelques neurones près?

Raconter encore la douleur et mon inadéquation à ma vie? Même les anxiolytiques sous lesquels ont m’a mise suite au traumatisme cranien n’y changent rien, les larmes sont mes fidèles compagnes, et aucune issue ne m’apparait acceptable…

Alors j’hésite oui, parce qu’ouvrir mes pleurs et mes rages ici ne sert à rien, et que mes sourires et mon soleil ne se montrent que lorsque je suis isolée. Je sais qui je peux être mais je ne sais plus l’être depuis des mois et je hais l’image que je renvoie. Alors fermer cet espace? Oui peut-être, pour panser mes plaies loin des regards comme avant. Un article pour une photo de temps en temps ou un texte, va, ça ne mange pas de pain. Mais les mots de la rage, mélange de faux et de colère, de vrai et de peine, personne ne peut y voir la réalité, alors cessons.

Oui je sais. Je dis cela, et avec mon instabilité habituelle je serai sans doute demain déjà en train de conter la déroute de ma vie, aussi bien personnelle que professionnelle. Il me reste les sourires de Eve et de Lucas, tant que j’arrive à ne pas les entacher de mes larmes le principal sera sauf.