La peste soit de celle qui a décrété ne plus livrer son fiel ici. Elle oublie souvent combien la rage est tenace et souhaite s’exposer.
La peste soit de la fille ingrate qui ce soir a dit à ses parents qu’il repartent de chez elle dès demain et qu’ils n’y mettent plus les pieds.

Le plus drôle c’est  qu’ils pourraient le lire cet article. Ma sœur aussi. Mon autre sœur aussi. Des tas de gens pourront le lire. Voilà je suis l’innommable, ça plaira à mes beaux-parents (oui oui, je sais, vous aussi vous seriez susceptibles de passer par ici), ça leur prouvera que tout vient de moi et qu’ils avaient raison de me considérer comme un tel monstre.

Ras le bol de faire de mon mieux et que ça ne convienne à personne. De ne pas être celle qu’il faut.

Dès que je sors du rang ce sont des “on rentre à Paris” ou des “on ne remet plus les pieds chez Virginie”, comme au mois de mai. On avait des soucis, on n’a pas été “à la hauteur”, alors ça ne convenait pas le plus simple était de ne pas revenir. Ce soir on fêtait l’anniversaire de Eve et de Pierre, les choses ont mal tourné, Lucas a été très dur à gérer, je me suis énervée et je me suis contenue comme je pouvais pour gérer, et puis Pierre a eu une phrase de trop. J’ai quitté la table pour aller me calmer de peur justement de déborder et de faire ce qui est arrivé. Mais au lieu de sortir me calmer dehors, je suis allée dans une pièce et j’ai donc entendu le “si c’est comme ça on rentre”. Mon sang n’a fait qu’un tour et les digues ont cédé. Inutile de retracer la scène, les mots, l’excès, le tout devant les enfants histoire de me poignarder un peu plus dans mes peurs de leur faire du mal, dans ma peur qu’ils ne me ressemblent un jour. Inutile de préciser les mots qui ont dépassés ma pensée, ceux mal interprétés et les divers points refoulés qui n’auraient pas du être déversés ainsi. Inutile de préciser qu’ils ne sont ni entendus ni compris. Au final plus de culpabilité ressentie par ma mère, plus de culpabilité ressentie par moi, c’est zoli comme résultat non? Et puis ça ne mène toujours à rien.

Demain elle doit voir ses copines, qu’elle y aille et qu’ils ne partent que jeudi, ou qu’ils décident de partir dès le matin ou que sais-je, à leur guise, je ne veux plus faire d’effort, quitte à ce que l’on vienne encore une fois me rappeller mon égoïsme et à quel point je ne pense qu’à ma petite gueule, si au moins ça pouvait servir à me rendre heureuse…

Peste soit de celles qui se combattent en moi, mais même si je dois m’en vouloir à vie, ce soir je veux m’entêter dans ma connerie.