Le 16 juillet 2005 lors de la cérémonie religieuse de notre mariage nous avons lu aux présents le texte suivant. C’est une version légèrement modifiée d’un extrait du livre “Le Petit Prince” de St-Exupéry. Nous nous sommes approprié cet extrait, pourtant si classique, si galvaudé, pour des raisons particulières touchant à notre histoire, outre la beauté des mots. Un jour m’est apparu le renard, avec ces mots et ses mots il m’a apprivoisée.

V: Il y a plus de trois ans m’est apparu le renard.

P: Je ne peux pas jouer avec toi. Je ne suis pas apprivoisé.

V: Qu’est ce que signifie «apprivoiser»?

P: C’est une chose trop oubliée. Ca signifie «créer des liens…».

V: Créer des liens?

P: Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’une rose toute semblable à cent mille roses. Et je n’ai pas besoin de toi et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais si tu m’apprivoises nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. Si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé? Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé… S’il te plait… apprivoise-moi! On ne connaît que les choses que l’on apprivoise.

V : Il faut être très patients. Je m’assierai d’abord un peu loin de toi, comme ça, dans l’herbe. Tu me regarderas du coin de l’œil et je ne dirai rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, je pourrais m’asseoir un peu plus près…

P : Ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu’elle ressemble à n’importe quelle rose. Mais à elle seule elle est plus importante que toutes les autres puisque c’est elle que j’ai écouté se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c’est ma rose.

V : Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

” … je partirai et tu pleureras…
- … je ne pleurerai pas…

” … tu avais dit que tu ne pleurerais pas!…
- …j’ai menti…