Je me suis battue hier, à poing fermé
J’ai écrasé sur ma poitrine ma propre force
Je me suis battue hier, désespérée,
Qu’au fond nul autre n’en aie la force.
La douleur que je sens sous mes doigts
N’est qu’un rappel de ces questions
Un lancinant et tortueux pourquoi
De quel droit relever le menton
Je ne sais ce qui m’habite et me pousse
Je ne sais si demain je saurai ou resterai
Même avec Dame Culpabilité à mes trousses
Je ne peux arrêter, je ne saurai me tuer.
Demander encore et toujours pardon
D’être ce que je suis et rien de plus
Ne peux que me faire toucher le fond
Et me haïr encore et plus.
Que je sois celle-là si je ne peux être autre
Que voulez-vous que je change, au nom de qui?
Je limiterai autant mes fautes
Mais ne me demandez pas d’y laisser la vie.

Syrtlean (21 Mai 2002)