Mi unicornio azul ayer se me perdió
No sé si se me fue, no sé si se extravió
Y yo no tengo más que un unicornio azul
Quelques vers d’une chanson de Silvio Rodriguez. Si pour ma part je venais à perdre ma licorne azur ce serait inquiétant… Je n’avais pas encore parlé d’Isis sur ces pages, ça fait pourtant plus de 11 ans qu’elle m’accompagne. Jeune adolescente de, quoi, 14?, 15 ans? Je rêvais de me faire tatouer une licorne. Le véto parental confinait pas mal cette vélléité. Et puis un jour, contrairement à mon envie d’apprendre l’arabe, le langage des signes et d’aller vivre un temps avec des nomades dans le désert, elle est sortie des tiroirs. Je ne desespère pas pour le langage des signes ceci dit!
C’était au printemps 96, après une rupture spécifique, au milieu de l’habituelle, dans un de mes dignes jours solitaires où je trainais mes guêtres sur les trottoirs de Dijon, remplissant mon samedi après-midi par une ballade au hasard des rues et de mes réflexions. Mon regard se pose sur l’enseigne jaune du tatoueur, il parcoure les images et se fait accrocher, un vieux tiroir s’ouvre. Je prends mon courage à deux mains (plutôt que mes jambes à mon cou comme à l’accoutumée de la post-adolescente effarouchée).
- Bonjour Monsieur, c’est sur rendez-vous?
- Non Mam’zelle.
- Ca se passe comment?
- Ben tu choisis ton dessin, je te le tatoue et voilà. Je peux te le faire dans 15mn là si tu veux.
- Et ce dessin, ce serait combien?
- 500 francs.
- OK, je reviens dans 15mn.
Un tour au distributeur qui bénit ma tendance économe, 5 billets dans les mains, un quart d’heure bien long à me tortiller sur une chaise et voilà l’aiguille qui pénètre, qui titille, qui assaille désagréablement le nerf. Près d’une heure après Isis est là. Je rentre chez moi et passe les 15 jours suivants à protéger ma nouvelle compagne du soleil et à la faire tartiner de crème par un profiteur (mais ça je ne le sais pas encore) qui vit chez moi temporairement.
Depuis elle n’a plus bougé. Et puis cette semaine, au gré d’une discussion, je la réalise cachée. Au gré d’une séance photo je la vois apparaitre sous un autre angle et son nom me vient spontanément: Isis. Près de 12 ans avant d’être nommée, quand pourtant son nom est si évident. Isis, déesse protectrice et salvatrice. Isis, être de lumière et de pureté. Isis au regard doux, à la robe sombre et à la crinière flamboyante.
Vienne l’été que tu revois le soleil…
2 commentaires sur " Mi unicornio azul "
Suivez RSS commentaires ou laissez un trackbackil fut un temps ou j’ai eu envie de me faire tatouer….durant ma période d hibernation à Reims.Réguliérement, je passais devant une boutique de tatouage avec sa vitrine débordante de modéles les uns sur les autres…et bien que pas très ‘clin’ (cela ne me génais pas vriament), je restais là un certains temps devant les dessins
Je savais à quel endroit je voulais le faire
Je ne suis pas rentrée dans la boutique….
Il n’est jamais trop tard!