Une envie de tout foutre en l’air
Les jours où on se sent suicidaire
Que cette journée soit dernière
Dans les labyrinthes éphémères
Il suffirait de presque rien
Un poignard au creux de ma main
Pauvre liquide alcalin
Qui n’y changera jamais rien
Un soleil noir de désespoir
Un sang aimé ne coule plus
Criminels qui m’ont abattue
Un jour de clair soleil si noir
Une vie au creux de la mort
Un regard au creux des abîmes
Une voix tout en haut des cimes
Désespérée t’appelle encore
Un fantôme privé de sens
Reste sur cette terre hostile
Une perle éclaire ses cils
Etre infâme sans nulle essence
Ils ont compris comment détruire
L’ultime flamme survivante
D’une pauvre espérance errante
De mon passé sans avenir
Me fondre enfin dans les ténèbres
Délivrance d’un poids trop lourd
De l’infinité de ces jours
Me fondre enfin dans les ténèbres
Pareille à ce sang noir qui coule
Dans un goutte à goutte angoissant
Laisser sombrer ma vie d’avant
Mes jours présents. La perle roule.
La dernière lueur d’un feu
De ce brasier incandescent
A brisé un rêve d’antan
Tant de souvenirs de nous deux
Ce sera un trop plein d’amour
Qui me fera le retrouver
Le manque de cet être aimé
Et je m’éteindrai en ce jour
Une grande croix blanche saigne
L’oiseau est tué en plein vol
Son cadavre retombe au sol
Et un liquide noir le baigne
Un grand vent du désert m’attend
Si la mort n’est que vie nouvelle
La vie n’est que mort éternelle
Me voici, fantôme inconscient
Mon arbre, mon bel arbre pleure
Majestueux il dépérit
Sa sève l’abandonne il plie
Prenez donc garde qu’il ne meure
Mourant l’animal noir se terre
Tentant vainement de cacher
A leur vue son corps noir blessé
Dans ces labyrinthes éphémères.
Là tout au fond des ténèbres
Il ferme ses grands yeux d’or clair
Noir, il dort, plus rien ne l’éclaire
Sa lueur éteinte, ténèbres.
Un feu vivant mort à jamais
Est impossible à ranimer
Stériles sont ces cendres aimées
Et Phœnix ne renaît jamais.
Une envie de tout foutre en l’air
Les jours où on se sent suicidaire
Que cette journée soit dernière
Dans les labyrinthes éphémères
Syrtlean (25 mars 94)

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