J’ai eu dans ma vie tant de pannes de boussole
J’ai toujours détesté tant et tant cette foule
A la croisée des chemins, où la pierre roule
J’ai pris celui où on n’allait pas, pauvre folle

Ils aiment la victoire des gentils héros,
J’aimerai que le sang se répande partout
De la délivrance de sa folie un fou,
Ils croient bien faire lorsqu’ils détruisent ses mots

Et le fou seul accepte sa réalité.
Pauvre foule perdue, seule à croire en l’amour
S’il existe pour vous pourquoi au secours?!
Une entité éternelle… Vous vous leurrez

Un rire éclate sur la marge de la vie
Il résonne, s’enfle et envahit la planète
Encor il se moque, sa noirceur est en fête
Un rire ressemblant à l’animal d’envies

Sur mon chemin il y a des pierres et du sable
De la chaleur, la soif et les yeux transparents
Sur le vôtre il y a la verdure d’encens
Le froid, le sang bien caché, le bonheur aimable…

Sur mon désert étincelle au soleil le sang
De la barbarie d’un animal révolté
Il marche sans traces sous les coups du fouet
Sur son chemin les épines ont divers accents.

Un rire éclate sur la marge de la vie
Mais est-ce un rire ou un hurlement de terreur ?
Chose ambiguë que ce cri, naissance d’erreur
Un rire éclate sur la marge de la vie.

Un animal meurt au doux soleil du désert
Ses envies qui l’étouffent, sa soif qu’il adore
Ses yeux transpercés par le soleil, noir, il dort
Et la marge de la vie garde un goût amer.

Syrtlean (20 décembre 1993)