Il y a quelques jours à peine, au détour d’un étonnant hasard, je suis entrée en collision avec un pan de mon passé. Un couple, deux personnes que j’ai profondément aimées. Nous avons échangés quelques mots, quelques nouvelles, au travers d’une distance trop énorme pour que je ne puisse jamais la franchir. De l’intelligence sociale, quand derrière mon cœur hurlait. Quelques minutes à peine, un peu forcées par le destin, gérées par des masques et des carapaces. Et puis je me revois, assise à cette table l’instant d’après, le cœur qui cogne, le sang qui rugit, le corps tremblant. Je note ces manifestations physiques, cette adrénaline qui court, cette surexcitation, ce contre-choc. Et pourtant je refuse encore de voir ce qu’il y a derrière, je me refuse à m’appesantir sur ma réaction, à laisser s’exprimer certaines voix en moi. C’est du passé alors chut, taisez-vous, planquez vous, je ne veux pas vous entendre…
Allez, toi là, moins offensive, je te laisse un peu t’exprimer ce soir, mais juste un peu, venir raconter que 6 ans après ce n’est toujours pas résolu, que 6 ans après elles sont encore là, toutes celles à qui on a refusé le droit de parler. J’avais tant à leur dire et je me suis tue. J’avais tant à aimer et je me suis éloignée. Il y a 6 ans on m’a répété à l’envi des mots comme “ça ne sert à rien d’aller lui parler”, comme “tu n’as pas le droit de prendre contact” et tant d’autres choses encore qui m’ont empêchées de faire ce à quoi j’aspirais: laisser s’exprimer ma vérité. Alors je l’ai cachée, à leurs yeux et aux miens, j’ai mis de coté dans un coin pour l’oublier toute la part inexprimée, et j’ai cru que c’était ça l’avoir dépassé.
Combien de temps encore je feindrai d’ignorer le poids qui est resté? Les plumes arrachées, les cicatrices non refermées? Combien de temps encore je les guetterai au détour de ces routes? Est-ce vraiment un hasard si le jour où je décide de remettre les pieds en des lieux que j’avais banni depuis tout ce temps, je me retrouve le soir même à croiser des êtres qui y sont si fortement liés? J’ai entamé un chemin important, peut-être tout cela m’indique-t’il simplement que pour faire ce chemin il faut aussi que j’accepte de rouvrir ce passé là et d’enfin résoudre ce qui doit l’être. Oui, mais comment?
2 commentaires sur " A l’ombre du hasard "
Suivez RSS commentaires ou laissez un trackbacken acceptant de regarder la vérité en face (phrase bateau ok, je sais!), tout ce qui arrive a une explication : le hasard n existe pas !
c est en générale pour nous faire avancer, évoluer, alors allons y le regard haut et direct et en tout sincérité ….meme si ca fait mal
il faut toujours écoutez son cœur
rappelles toi : personne à la droit de se permettre de juger une autre personne
alors fonce et
courage
Le hasard n’existe pas je veux bien le croire. Le souci ce sont les explications multiples, ok l’une est la bonne, mais on est si doués pour se leurrer avec les autres!
Ecouter son cœur…